Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Peut-on gagner contre le régime? Par Kamel Daoud

Publié par The Algerian Speaker sur 9 Décembre 2015, 10:17am

Catégories : #Editos : let's go

Peut-on gagner contre le régime? Par Kamel Daoud

Résumons : il ne s’agit plus de dire que le pays est en crise, qu’il va au mur et que jamais de son histoire il n’a atteint cet état de non-Etat. On le sait, on l’a dit et on le constate chaque jour. Il s’agit de faire les comptes pour voir comment les choses peuvent évoluer.

D’un côté on a le régime. Composé, à l’évidence, d’un club qui ne recule devant rien et d’un Président qui est devenu une bande-son mauvaise. Ce club compte d’abord sur la «légitimité» des dernières élections et leur effet : si ce peuple a voté pour une photo, on peut tout faire en son nom et il ne dira rien. Le club compte aussi sur ses relais de propagandes médiatiques qui ont largement fait leurs preuves. Il compte sur un état-major militaire acquis car coopté par les récentes nominations d’affidés. Le Régime(s) a fait le ménage des oppositions internes, a lancé les messages de terreur vers les récalcitrants et peut actionner justice, islamistes de services ou hommes d’affaires. Il peut arrêter un général en pleine rue, fermer une télévision en directe ou frapper dans le tas quand il en a envie. L’Occident, occupé par sa terreur de Daesh et l’angoisse des flux migratoires, ne dira rien. Le régime se sent donc fort, puissant et capable de se fabriquer une dictature sur mesure avec l’argent, la peur et l’autisme. Il sait jouer sur le manque d’alternative qui immobilise les Algériens pour exercer son chantage.

Il se sent fort et va vers l’avenir, le sien, pas le nôtre. Ce sentiment de puissance et d’invincibilité le fait parler comme un féodal sur ses terres et lui fait prendre des décisions qui ne se préoccupent même plus des formes ou des procédures.

De l’autre, il y a l’opposition. Elle peut compter sur les erreurs du pouvoir de plus en plus nombreuses. Elle peut compter sur la chute des prix du pétrole et peut espérer que les prédations outrancières basculent du choc à l’électrochoc pour imposer des changements. L’opposition compte aussi sur l’effet de scandale et l’effet de rue mais n’espère pas beaucoup de ce côté. Elle peut aussi compter sur l’internationalisation et la médiatisation, mais cela sert peu dans le brouhaha du monde en guerre.

Reste le «peuple». Il est au milieu en étant assis à la marge. Il est debout en étant allongé sur son propre dos. Il n’existe pas. Le «peuple» est un état d’esprit, un réflexe du muscle et du nez et pour le moment cela ne sert à rien. Le quadrillage FLN-ANSEJ fonctionne bien et la peur du chaos a volé les chaussures des manifestants. Les Algériens semblent vouloir éviter le mouvement par angoisse et par souci de confort. Les oppositions le savent et évitent de se ridiculiser sans armées dans la Rue et le régime le sait et veut pousser les oppositions vers la rue pour mieux les isoler et les criminaliser.

En gros l’immobilité? Pas si sur. L’histoire a ceci de particulier qu’elle s’accélère sans raisons parfois. La situation en Algérie est très grave et ressemble au dépeçage d’un mouton vivant. Il suffira de rien pour qu’il ait basculement. Pour le moment, le régime, vieux, a des dents et des armes. L’opposition, jeune, a du temps et des raisons.

Le changement viendra par effet de cumul des erreurs et des patiences.

A la fin? Le régime est son propre ennemi : il est en train de fabriquer sa fin avec une admirable application : son encanaillement, sa vulgarité de langage, sa cupidité sont ses adversaires et ses dents cariées.

Il finira par provoquer la réaction de rejet. Violente, malheureusement.

K.D

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